mercredi 7 janvier 2009

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Un ralliement pour chef algonquin incarcéré pour avoir défendu ses droits territoriaux : Madame Elizabeth May, le NPD, les syndicats renommés et les Chefs demandent au gouvernement canadien de respecter les accords historiques.

Territoire algonquin, le 7 janvier, 2009 – Un réseau important de partis politiques, de syndicats et de groupes de droits de l'homme et autochtones se rassembleront aujourd'hui pour soutenir les Algonquins du Lac Barrière qui réclament que le gouvernement du Canada respecte un accord historique ainsi que leur droit de choisir leur Chef et conseil coutumier.

Les manifestants se regrouperont mercredi le 7 janvier à midi devant les bureaux du Ministère des Affaires Indiennes et du Nord-Canada situés au coin des rues Wellington et Montcalm à Gatineau. Ils contestent l'incarcération de 2 mois du Chef coutumier Benjamin Nottaway qui s'était joint aux membres de sa communauté lors d'une manifestation pacifique pour défendre leurs droits à des territoires traditionnels dans le Nord-Ouest québécois. Des porte-paroles de la communauté se rendront ensuite à Montréal pour manifester jeudi devant les bureaux du Premier Ministre Jean Charest.

« Les Algonquins du lac Barrière ont fait preuve d'une patience exemplaire face à l'ingérence et aux tactiques dilatoires des deux gouvernements », a déclaré la chef du Parti Vert Elizabeth May. « Il est tout à fait scandaleux que le chef Nottaway ait pus passer Noël en prison pour désobéissance civile pour avoir demandé aux gouvernements de respecter leurs engagements, et ce, sans même que les médias y aient accordé la moindre attention et avec l'approbation silencieuse de nos gouvernements ».

Les Algonquins du Lac Barrière veulent que le gouvernement du Canada mette en vigueur l'accord trilatéral, un accord de développement durable et de paritarisme des ressources, applaudi par les Nations Unies et la Commission Royale sur les Peuples Autochtones signé en 1991. Le Canada s'est retiré de cet accord irrévocable en 2001.

Selon Charlie Angus, député pour le NPD « La communauté du Lac Barrière est une des plus défavorisées du Canada. Le MAINC s'est ingéré dans cette communauté, a nui aux négociations et s'est départi de leurs engagements. Le temps est maintenant propice au gouvernement de démontrer du leadership et d'épauler cette communauté dans la voie de la guérison ».

Depuis le 10 mars 2008, le gouvernement du Canada ne reconnaît plus le Chef coutumier intérimaire Benjamin Nottaway. Ceci a causé beaucoup d'incertitudes face au leadership lorsqu'on a reconnu des individus dont le Conseil des aînés maintiennent n'ont pas respecté le système coutumier de gouvernance utilisé par la communauté pour élire leurs représentants. Les membres de la communauté ont demandé au gouvernement fédéral de nommer un observateur pour superviser et ensuite respecter les résultats d'une nouvelle élection mais le gouvernement refuse toujours. Lorsque les membres ont occupé pacifiquement la route adjacente à la réserve aux mois d'octobre et de novembre, le gouvernement du Canada demeurait silencieux pendant que le gouvernement du Québec envoyait son unité anti-émeute pour lancer des gaz lacrymogènes dans une foule où se trouvaient des gens de tous les âges et où on a procédé à plusieurs arrestations.

« C'est un autre exemple de la façon dont le gouvernement fédéral et provincial collaborent pour criminaliser un Chef qui demande que ces deux gouvernements respectent leurs accords concernant le paritarisme du territoire et le partage des ressources financières », dit M. Norman Young, le Grand Chef du Secrétariat de la Nation Algonquine, conseil tribal des ALB qui reconnaît et travaille avec Benjamin Nottaway et son conseil.

Hier, la Cour d'Appel fédérale contredisait les plaidoiries des avocats du MAINC, rendant un jugement en faveur du Conseil des aînés du Lac Barrière qui poursuivront maintenant avec leur motion afin de revoir la décision du MAINC de ne pas reconnaître le Chef intérimaire Nottaway. Le jugement de la Cour sème le doute sur la légitimité de cette reconnaissance du gouvernement fédéral du « Ratt Council » et donne du poids à la position du Conseil des aînés que le MAINC a dérogé du système coutumier de gouvernance.

« Le gouvernement fédéral a causé assez de chagrin dans notre communauté; c'est le temps de respecter nos représentants coutumiers et de négocier la mise en œuvre des accords qui procureront notre avenir », dit Marlynn Poucachiche, porte-parole de la communauté et mère de cinq enfants qui fut sujette à une arrestation par la Sûreté du Québec lors d'un barrage routier.

« Nous croyons que les barrages routiers qui traversent les territoires des Premières Nations ne seront démantelés que lorsque le gouvernement n'empêchera plus leur autodétermination et leur autonomie et que les droits territoriaux soient réglés », affirme Madame Patty Ducharme, la vice-présidente nationale de l'Alliance de la Fonction Publique du Canada.

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Les événements :

Rassemblement au Ministère des Affaires Indiennes et Nord-Canada
Le mercredi 7 janvier, 2009 à midi
Au coin de Wellington et Montcalm, Gatineau

Rassemblement devant le bureau de Jean Charest
Le jeudi 8 janvier 2009 à midi
Au coin de Collège McGill et Sherbrooke

Pour plus d'informations, communiquer avec :

Le Grand Chef Norman Young, Secrétariat de la nation Algonquine (819) 627-6869; Marylynn Poucachiche, porte-parole du Lac Barriere (anglais) : 613 - 265-6739; May, Chef du Parti Vert (613) 614-4916; Vice-présidente exécutive nationale de l'AFPC, Patty Ducharme (613) 329-3706; Président national, STTP, Denis Lemelin (613) 236-7230, poste 7900

Pour le rassemblement à Montréal : Courtney Kirkby (514) 893-8283 ; Luc Tailleur, représentant national autochtone pour le comité d'accès à l'égalité de l'AFPC (514) 917-8946

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