jeudi 14 janvier 2016

Délais bureaucratiques de Santé Canada menacent la santé de membres des Algonquins du Lac Barrière

Pour diffusion immédiate

(Ottawa, le 14 janvier 2016) Des représentants des Algonquins du Lac Barrière manifestent aujourd'hui à Ottawa contre des pratiques obstructives et excessivement bureaucratiques de Santé Canada. Des changements récents dans l'administration du transport médical pour les membres isolés de la communauté provoquent des délais, des manques d'accès au transport et une grande inefficacité dans l'utilisation des fonds. Ces nouvelles pratiques mettent en danger  les membres les plus vulnérables de la communauté et suscitent de la frustration et du mécontentement au sein de la communauté. Celle-ci réclame le pouvoir de gérer elle-même le budget du transport, comme auparavant.

Comme dans d'autres communautés autochtones du pays, Santé Canada est financièrement responsable du transport pour les urgences et les rendez-vous médicaux. La communauté, qui se trouve dans le Parc La Vérendrye, trois heures au nord d'Ottawa, est également desservie par une clinique avec infirmières également financée par Santé Canada. Avant 2016, les fonds de transport étaient gérés de façon efficace par des employés locaux qui avaient recours à des conducteurs présents dans la communauté.

Depuis le nouvel An, Santé Canada exige des pré-autorisations des bureaucrates fédéraux pour tout transport à des fins médicales et bloque les payements des conducteurs contractuels. Ces changements unilatéraux créent des délais inutiles qui ont déjà mené à des rendez-vous manqués, mettant ainsi à risque la santé des membres de la communauté. Dans un cas, un nouveau-né requérant des soins urgents à Maniwaki a dû attendre pendant  plus de quatre heures l'approbation du voyage. Le bébé n'a pas subi de conséquences, mais les temps d'attente, les délais et les rendez-vous manqués provoquent énormément de stress chez les membres de la communauté.

Casey Ratt, Chef des Algonquins du Lac Barrière, insiste sur le fait que la communauté est en mesure de gérer ces fonds de transport. « Nous sommes pleinement en mesure de gérer cette responsabilité de façon efficace et moins coûteuse que ce gâchis créé par Santé Canada » soutient le chef.

Santé Canada actuellement exige 48 heures de préavis pour donner son autorisation et demande des précisions personnelles médicales que les infirmières de la communauté ne veulent pas donner, craignant de violer leur obligation de protection de la vie privée.

« Cet enjeu a mené à une grande perte de confiance entre nous et Santé Canada » explique le Chef Ratt. « Nous avons entendu des paroles encourageantes de la part du Premier Ministre Trudeau ces derniers mois. Nous avons apprécié qu'il déclare qu'il n'y a pas de relations plus importantes pour son gouvernement que celle avec les peuples autochtones. Il est le temps que le Premier Ministre et les Ministres Philpott et Bennet remplissent leurs engagements. »

Heure et lieu du rassemblement :
12h, le 14 janvier 2016
70 Columbine Drive, Ottawa